Vous avez des milliers de chansons dans votre bibliothèque numérique, mais avez-vous déjà ressenti ce stress devant un mur de vinyles ? Savoir exactement où se trouve votre album préféré, et surtout, discerner la pépite du « bêtisier » musical ?
Beaucoup d'entre nous rêvent de vivre de leur passion. Björn Strößner, la voix de BAYERN 1, l'a fait. Avec un bureau qui ressemble à l'antre d'un archiviste pop, il transforme sa connaissance encyclopédique de la musique en une émission que des milliers de personnes écoutent chaque soir. J'ai analysé ce qui le rend si efficace pour comprendre comment il y arrive.
Comment le « collectionneur » devient le « diffuseur » : la discipline pop
Le point de départ n'est pas l'argent, mais l'obsession. Bien que Björn ait grandi à Bayreuth, une ville dominée par Richard Wagner, il a délibérément ignoré la musique classique pour se plonger dans la pop. Son adolescence a été rythmée par MTV et les magazines spécialisés, ce qui est l'équivalent d'un entraînement intensif pour un DJ aujourd'hui.
Mais il y a une nuance oubliée : l'accumulation n'est rien sans l'organisation.
La règle « anti-chaos » de la collection
Björn mentionne qu'il arrive à "garder un œil sur tout" dans une marée de CD et de vinyles. L'idée est simple, mais c'est un excellent conseil pour quiconque a une grande collection (que ce soit des outils, des livres ou, dans notre cas, des fichiers audio) :

- Faire de la place pour le « rebut » : il collectait les LPs et CDs « rejetés » par ses amis et collègues. Cela signifie qu'il a intégré une phase de tri et d'évaluation permanente.
- Le choix plutôt que l'exhaustivité : il ne cherche pas à tout posséder, mais à sélectionner ce qui a une valeur émotionnelle ou historique forte (de a-ha à ZZ Top).
- Le physique aide à la mémoire : manipuler physiquement les objets (CD, vinyle) renforce le souvenir de la piste, contrairement à un défilement infini sur numérique.
L'angle inattendu : pourquoi il refuse les « télé-crochets »
Björn a une confession amusante : « Je ne peux pas regarder les télé-crochets sans jurer et utiliser des insultes. » Pourquoi un professionnel de la musique, qui devrait être intéressé par la détection de talents, exprime-t-il cette réaction ?
J'ai remarqué que c'est une position commune chez les puristes de la radio.
Le piège de la « musique pré-fabriquée »
Les télé-crochets, par nature, se concentrent sur le "produit" instantané et le drame, plutôt que sur le processus créatif. Pour Björn, qui aime les artistes qui écrivent leurs propres chansons (comme Travis ou Aimee Mann), cela représente l'opposé de la passion authentique. C'est le contraste entre l'artisan et l'usine. C'est l'équivalent d'un chef qui préférerait toujours les légumes du marché aux produits industriels.
C’est une question de crédibilité : le public de BAYERN 1 attend des découvertes, pas de la musique jetable.

Le conseil de pro : comment écouter pour grandir (et quel genre éviter)
Comme Björn a transformé sa passion en profession, nous pouvons tirer de précieux enseignements sur la façon de transformer n'importe quel hobby en une compétence utile. Il ne s'agit pas de collectionner, mais d'analyser.
Le « Life Hack » de l'éclectisme forcé
Björn jongle avec des genres très variés (Pop britannique, chansons des années 80, auteurs-compositeurs). Cela lui permet d'établir des connexions inattendues entre les morceaux, une qualité essentielle pour un DJ. Si vous stagnez dans votre expertise (musicale ou autre), imposez-vous d'étudier un genre que vous méprisez :
- Choisissez un genre ou un domaine que vous n'aimez pas du tout (par exemple, le rap si vous êtes fan de métal).
- Forcez-vous à trouver un seul artiste qui vous « plaît » dans ce genre.
- Analysez pourquoi cet artiste réussit là où les autres ont échoué selon votre goût.
Personnellement, j'ai trouvé que cette méthode ouvre des portes. Cela vous empêche d'avoir des œillères professionnelles et de rater le futur "hit" juste parce qu'il ne rentre pas dans votre catégorie habituelle.
Le fait que Björn soit aussi un fan de films, adorant regarder des "mauvais films" avec ses amis juste pour s'en moquer, souligne un point crucial : il ne se prend pas trop au sérieux. Le lâcher-prise est parfois la meilleure source de créativité.
Et vous, quel est l'artiste ou le genre musical qui vous fait hurler, mais qui, secrètement, détient une part de succès indéniable ? Partagez vos confessions honnêtes en commentaire !