Le coiffeur vient de terminer : votre coupe est impeccable, l’ambiance était agréable. Vous êtes prêt à payer. Au moment d'ajouter un pourboire, une question se pose souvent : comment le donner pour qu'il arrive réellement à la personne qui vous a chouchouté ?
Je l'ai remarqué dans de nombreux salons à Paris et en banlieue : le geste de gratitude censé améliorer le quotidien de votre styliste peut facilement se transformer en un cadeau involontaire à l’administration fiscale ou même au salon lui-même. Vous voulez remercier votre coiffeur ? Voici les erreurs courantes à éviter pour que votre générosité ne soit pas perdue.
La "trappe" fiscale : pourquoi le pourboire par carte est risqué
Payer par carte est devenu la norme. Cependant, c'est là que le piège se referme souvent. Beaucoup pensent qu'ajouter quelques euros à la note globale via le terminal de paiement est la manière la plus simple. Mais il y a une nuance cruciale.
En France, comme dans de nombreux pays européens, le pourboire est considéré comme non imposable s'il est versé directement par le client au salarié, volontairement, et sans obligation. Si vous l'incluez dans la note globale par carte, l’employeur le gère souvent comme un revenu d’entreprise. C’est là que le problème commence.
Si le pourboire passe par la caisse, il risque d’être :
- Comptabilisé comme revenu d'entreprise, puis redistribué avec le salaire, le rendant ainsi soumis aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu.
- Inclus dans une "caisse commune" puis officiellement partagé, ce qui le rend également imposable.
Pourquoi est-ce important ? Parce que votre générosité est alors réduite par les taxes. Le coiffeur reçoit moins que ce que vous aviez l'intention de lui donner. C'est dommage, car ces quelques euros peuvent augmenter significativement leur revenu mensuel (parfois jusqu'à 25% de leur salaire de base, selon les études professionnelles).

La règle du "pot commun" : et si mon pourboire profite à tout le monde ?
Dans de nombreux salons de coiffure que j'ai visités pour ce reportage, vous trouverez une petite boîte ou un pot désigné pour les "tips". C’est une zone grise. Bien que l'intention soit de le partager équitablement, la fiscalité y est moins claire.
Si la caisse est gérée comme un pot de partage qui est ensuite officiellement divisé par l'employeur, le montant devient imposable. Si c'est un pot informel géré uniquement par les employés, il reste généralement non imposable. L'insider vibe que je vous donne ici : demandez toujours si ce pot est géré par les salariés ou s'il est déclaré par la direction.
Attention :
L'erreur de la remise au caissier : quand le pourboire se "perd"
Typiquement, la personne qui encaisse n'est pas celle qui vous a coupé les cheveux. C'est souvent la manager ou une autre assistante. C’est une erreur grave, et beaucoup l'oublient.
Vous donnez 5 euros à la personne à la caisse en lui disant « c'est pour Sarah ». Si le salon n'a pas un système de distribution transparent et immédiat, l'argent peut :
- Être mis dans la caisse générale et traité comme un revenu du salon.
- Simplement être oublié d'être transmis à Sarah en fin de journée, surtout lors des rushs du samedi après-midi.
Dans ma pratique d'observation, le pourboire devrait toujours, sans exception, aller directement dans la main de la personne que vous souhaitez récompenser. Si elle est occupée, attendez simplement qu'elle se libère quelques secondes.

Le geste « Smart Click » : L’astuce infaillible pour que le pourboire arrive à destination
Alors, quelle est la solution la plus simple pour vous assurer que votre coiffeur touche l'intégralité de votre pourboire ?
C'est une méthode simple, discrète et entièrement légale :
- Payez votre coupe avec votre carte bancaire ou votre smartphone.
- Puis, sortez les espèces pour le pourboire (un billet de 5 ou quelques pièces, cela dépend du montant total).
- Remettez l'argent directement au coiffeur qui a effectué la prestation, au moment où la prestation est terminée, avant qu'elle n'aille à la caisse. Dites sobrement : « Merci beaucoup, c’est pour vous. »
Ce geste établit une connexion directe entre le client et le salarié. Il garantit que le montant est perçu comme volontaire et personnel, remplissant les critères pour être considéré comme non imposable. En évitant la caisse et le terminal de paiement, vous simplifiez la vie de votre styliste et lui assurez une rémunération complémentaire sans diminution fiscale.
Conclusion : Un petit geste, un grand impact
Le pourboire est un merci essentiel dans une industrie où les salaires de base ne sont pas toujours à la hauteur de l’expertise demandée. Dans une ville comme Lyon ou Marseille, où le coût de la vie est élevé, ces quelques euros font une vraie différence. Faites-le de la bonne manière : remettez-le en espèces, directement dans la main de votre coiffeur.
Et vous, avez-vous déjà eu des doutes sur la manière de donner un pourboire ? Partagez vos expériences dans les commentaires.