Le stress des fêtes ? Vous avez du mal à trouver le cadeau parfait pour votre cousin ? Vous n’êtes pas le seul. Mais imaginez une seconde : un homme qui a passé 177 jours à tourner autour de la Terre, à affronter des débris spatiaux à la vitesse d’une balle et qui avoue sans détour que « l’organisation des cadeaux me stresse plus qu’un voyage dans l’espace. »
C'est ce qu’a révélé l'astronaute allemand Matthias Maurer après son séjour sur la Station spatiale internationale (ISS) en 2021. Nous avons décortiqué son expérience pour vous montrer que même à 400 kilomètres d’altitude, les problèmes humains persistent. Ses révélations ne concernent pas seulement la survie, elles parlent de la vie quotidienne, du luxe interdit (l'alcool) et de la compétence la plus inattendue qu'il a dû maîtriser avant de partir.
Comment ils recréent Noël avec un arbre en plastique (flottant)
Oubliez la féérie des marchés de Noël sous la neige. Dans le module de l'ISS, la gravité n'existe pas, et le simple fait d'avoir un sapin devient un défi logistique. Matthias Maurer raconte qu'il a passé Noël en orbite avec ses collègues russes et américains.
Ils ont réussi à rendre l'ambiance un peu festive, mais avec des adaptations obligatoires :
- Ils ont décoré la station et chanté des chants de Noël classiques.
- Le sapin était en plastique pour des raisons de sécurité (impossible d’avoir de vraies bougies).
- Le sapin était monté au plafond, de haut en bas, car « tout est un peu plus étroit là-haut ».
J’ai remarqué que l'esprit de colocation internationale prend le dessus. Ils faisaient tout ce que nous faisons sur Terre : week-end, jours de congé pour Noël. Mais il y a un aspect de leur menu qui va vous surprendre.
Le menu de fête qui rend le poulet-frites de votre brasserie locale terriblement chic
Dans l'espace, la nourriture est scellée sous vide. Il n'y a pas de cuisine, pas de four. Seulement la possibilité de réchauffer. Leur dîner de Noël se composait de dinde, fournie par la NASA, emballée dans du plastique.

Maurer nous donne ici un excellent conseil philosophique : « Quand on est habitué à la nourriture spatiale normale, tout a bon goût, je crois. »
Mais il y a un interdit strict : l'alcool. Si vous avez pensé au vin chaud ou au cidre pendant ces deux jours de congé, c'est raté. L'alcool est strictement interdit sur l'ISS.
- Les astronautes doivent être toujours alertes et contrôlés en cas d'urgence imprévue.
- Le système de maintien de l'air est fragile (rappelons qu'un vide absolu entoure la station) ; les vapeurs d'alcool pourraient créer des problèmes.
Le "Roulette Russe" à 400 km/h : ce que vous ignorez sur la peur en orbite
Si organiser des cadeaux stressait Maurer, il y avait de vraies raisons d’avoir « le cœur serré » en orbite. Une des plus terrifiantes fut la destruction d'un satellite russe.
Lorsque cela s'est produit, le satellite s'est brisé en des milliers de morceaux. Ces débris se mettaient à slalomer à travers l'espace. Les astronautes ont été avertis : « Vous allez traverser ce nuage de débris dans quatre heures. Nous ne savons pas si vous allez vous en sortir indemnes. »
Impossible de calculer la trajectoire exacte de tous les morceaux. Maurer a décrit l’attente comme un « coup de chance », un « Roulette Russe », similaire au film « Gravity » avec Sandra Bullock. C'est le genre de situation qui remet les petits tracas du quotidien sur Terre à leur juste place, n’est-ce pas ?
La compétence inattendue que le futur astronaute de la Lune doit maîtriser
Le prochain objectif de Matthias Maurer est la Lune. L’Agence spatiale européenne (ESA) a confirmé qu’un Allemand participerait à la prochaine mission, et Maurer est candidat. Et pour préparer cette aventure, il a appris quelque chose de très terre-à-terre, mais vital : comment extraire une dent.
Imaginez la scène :

Sur l’ISS ou lors d'un futur voyage lunaire de longue durée, il n'y a pas de dentiste. Une infection pourrait devenir fatale. C’est pourquoi la formation médicale intensive est obligatoire. Maurer avoue avoir eu les « genoux tremblants » lors de l’apprentissage, mais il a réussi. C’est le genre de savoir-faire spécifique, mais essentiel, qui fait la différence entre un bon ingénieur et un astronaute prêt à tout.
C’est la valeur ajoutée d’un voyage lointain : on est son propre plombier, son propre électricien, et, si nécessaire, son propre dentiste.
La terre, un bijou incroyablement bleu
Au-delà du stress et des peurs, il y a la beauté. L'un des moments les plus mémorables de Maurer a été une sortie spatiale de sept heures. Baisser les yeux vers la Terre, sans 400 kilomètres de rien entre lui et le Brésil qui défilait en dessous, était un choc. « J’ai pensé que j’allais tomber. »
Mais ce qu’il a vu a tout compensé. L’image que nous avons du ciel est fausse, selon lui. « Enfant, j’ai appris que le ciel est bleu. Mais en tant qu’astronaute, j’ai réalisé : non, le ciel est noir. La Terre est d'un bleu radieux. »
C'est l’atmosphère, cette couche si fine et fragile qui brille d'un bleu clair intense, entourant le bleu foncé des océans. Voir ce spectacle rend les problèmes de la vie quotidienne – même l’organisation des cadeaux ou la dinde réchauffée au micro-ondes – incroyablement insignifiants.
L’expérience de Maurer nous rappelle que nous vivons ensemble sur ce point bleu magnifique, qu'on soit dans un appartement parisien ou en orbite. Et vous, quelle tâche jugée facile sur Terre vous paraîtrait la plus stressante si vous deviez la faire sur l'ISS ?